Saviez-vous.....
- Par REGINE DRAIZE
- Le 07/06/2011
- Dans ARTICLES PERTINENTS DE PERSONNES ECLAIREES!
…qu’être PERFECTIONNISTE est plus souvent nuisible que bénéfique pour vous?
Je me suis fait la remarque que, quel que soit le pays où j’enseigne, ce que je constate le plus souvent chez les gens que je rencontre c’est la culpabilité qu’ils ont, engendrée par une trop grande recherche de perfectionnisme.
Je n’ai rien contre le fait d’ÊTRE PERFECTIONNISTE. J’en suis une moi-même et je sais très bien que cette attitude peut être très bénéfique. En ce qui me concerne, elle m’a beaucoup aidée, surtout dans ma carrière. Cela dit, depuis de nombreuses années, je suis alerte quant à ma façon d’exprimer ce perfectionnisme, car je me sentais sans cesse coupable. Ce qui est triste, c’est que la plupart des perfectionnistes ont tellement peur de découvrir leurs défauts qu’ils occultent leurs peurs et leurs culpabilités. Ils prennent des années à devenir conscients de leur peur de se tromper.
Je me suis rendu compte que cette attitude est particulièrement présente chez les gens qui souffrent d’injustice*. Cette blessure nous amène à devenir de plus en plus rigides envers nous-mêmes et les autres, c’est-à-dire que nous agissons avec une telle rigueur que nous en oublions d’écouter et surtout de sentir nos besoins ainsi que ceux des autres.
Le perfectionnisme a besoin d’être géré, ce que la plupart des perfectionnistes ne font pas, car cette attitude s’exprime trop souvent par de l’idéalisme. Ainsi, comme l’opposé du mot idéal est le mot réalité, on peut en conclure que les perfectionnistes-idéalistes ne sont pas réalistes.
Voici quelques traits de caractère du perfectionniste-idéaliste :
il n’est jamais satisfait;
il a peur de se faire prendre en défaut;
il révise plusieurs fois ses travaux avant de les remettre;
il doute facilement de lui-même;
il se tape sur la tête aussitôt que quelqu’un n’est pas d’accord avec lui ou lui fait une remarque;
il se justifie ou s’excuse beaucoup, espérant ne pas être accusé : il s’accuse tellement lui-même qu’il ne peut en prendre davantage des autres;
il n’arrive pas à se reposer véritablement tant que sa liste de tâches n’est pas terminée. S’il décide de se reposer quand même, il se sent coupable et a peur d’être pris en défaut;
il perd beaucoup de temps sur des détails inutiles; il manque donc souvent de temps;
il ne se félicite ou se fait des compliments que lorsqu’il accomplit quelque chose d’exceptionnel;
il croit qu’il EST ce qu’il FAIT. À la moindre erreur, il se dit des choses comme « Je suis idiot »;
il se valorise par ses succès; il croit qu’il EST ses succès ou ses échecs.
Si vous vous reconnaissez en tant que perfectionniste-idéaliste, souvenez-vous que vous attirez toujours à vous ce dont vous avez peur. Voilà pourquoi vous avez l’impression que les autres vous critiquent, ne sont pas satisfaits, vous en demandent plus, etc. Ils sont dans votre vie pour vous aider à découvrir que c’est ce que vous vous faites sans cesse. LES AUTRES NE SONT QUE VOTRE REFLET. De plus, il arrive souvent que vous sautiez tout de suite à la conclusion qu’on ne vous trouve pas assez parfait et que vous êtes pris en défaut lorsqu’on vous donne un conseil (par exemple sur la façon d’effectuer une tâche), alors qu’on ne cherche qu’à vous aider et non à vous nuire.
Comme vous avez de la difficulté à accepter le fait que VOUS N’ÊTES PAS CE QUE VOUS FAITES, vous vivez rapidement de la peur et de la culpabilité à la moindre erreur ou à la moindre critique.
QUE FAIRE? Comme pour toute chose que vous voulez régler dans votre vie, la première étape, qui est la plus importante, est de vous accueillir dans votre façon actuelle de rechercher la perfection. Sentez que vous avez tellement peur d’être imparfait et injuste que vous en êtes devenu très injuste envers vous-même. Acceptez le fait que votre intention a toujours été bonne; c’est seulement le moyen que vous utilisez qui n’est pas bénéfique pour vous.
Ensuite, prenez le temps de vérifier comment vous vous sentez, ce qui ferait votre bonheur dans différentes situations. Enfin, donnez-vous le droit de ne pas réussir, d’échouer parfois et surtout d’avoir des limites.
Peu à peu, vous utiliserez mieux votre perfectionnisme. Vous continuerez à rechercher l’excellence, mais vous saurez vous accueillir et accepter que vous avez des limites, qu’il vous arrive parfois de ne pas réussir comme vous l’aviez planifié. Cela s’appelle du LÂCHER-PRISE. Vous pouvez rechercher l’excellence tout en continuant à vous aimer même si les résultats ne sont pas tels qu’anticipés.
Vous avez peut-être peur de passer à l’autre extrême, c’est-à-dire d’avoir une attitude de je-m’en-foutisme. Sachez que c’est très peu probable puisque votre amour de la perfection est inné; vous continuerez donc à la rechercher, mais en vivant l’expérience différemment. Rappelez-vous régulièrement qu’IL EST IMPOSSIBLE DE TOUT CONTRÔLER DANS LA VIE. L’Univers sait des choses que nous ne savons pas et, très souvent, quand nous n’arrivons pas à la perfection désirée, c’est qu’il y a autre chose de mieux pour nous.
Avec amour,
Lise Bourbeau