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L' équilibre acide-base, facteur de vieillissement précoce.
- Par REGINE DRAIZE
- Le 24/03/2011
- Dans INFORMATIONS SUR LE BIEN-ÊTRE ET L'HYGIENE.
Un concept nouveau et d’actualité : l’acidité du corps humain
Article publié le 4 mai 2007
L’équilibre entre les acides et les bases qui sont dans notre corps est essentiel car il conditionne nos réactions métaboliques, c’est à dire la vie humaine. Force est de constater que, trop acides, nous vieillissons prématurément.
Quels sont les symptômes d’acidité ?
L’acidité est appelée acidité latente, c’est-à-dire qu’elle ne se manifeste pas tout de suite après s’être installée. Elle est insidieuse et évolue à bas bruit. Les signes cliniques les plus évidents sont donc assez courants et trompeurs : une fatigue chronique, des douleurs diffuses articulaires, musculaires, tendineuses, une anxiété exacerbée, des crises de colique néphrétique, une perte de musculature…
D’où provient-elle ?
Notre organisme n’est pas programmé génétiquement pour gérer, c’est-à-dire assimiler, l’alimentation moderne issue de l’agriculture et de l’industrialisation qui sont assez récentes à l’échelle de l’humanité.
Il y a une incompatibilité entre nos gènes qui ont peu évolué depuis la préhistoire et notre alimentation moderne.
L’acidité, production trop élevée d’acides par l’organisme, est liée à notre alimentation moderne qui est trop riche en aliments acidifiants et pas assez riche en aliments basifiants. D’où la rupture de l’équilibre entre les acides et les bases dans notre organisme.
Mais il existe d’autres causes d’acidification :
Le stress qui augmente l’acidité par plusieurs mécanismes : le stress répété d’une vie moderne trépidante nous pousse à consommer des aliments acidifiants facilement disponibles et qui « calent ». On constate que ce sont les aliments consommés en priorité par les sujets atteints de compulsions alimentaires. D’autre part, on a constaté qu’un état d’acidité appelé acidose latente est associé à un taux plus élevé de cortisol qui est une des hormones du stress et que le fait de neutraliser cette acidité permet d’abaisser le cortisol.
De plus, un exercice physique trop intense majore l’acidité alors qu’une activité physique régulière et non soutenue permet d’entretenir l’élimination des acides par la respiration.
Des régimes extrêmes tels que le jeûne peuvent aussi favoriser l’acidité de l’organisme.
L’âge est également un facteur d’acidité car la capacité d’élimination des acides par les reins est moins importante.
Enfin, certaines maladies chroniques telles que l’insuffisance rénale et le diabète favorisent l’acidité.
Quelle est la différence entre les aliments acidifiants et les aliments basifiants (ou alcalinisants) ?
Il faut avant tout préciser que les aliments acidifiants n’ont pas un goût acide.
En effet, il ne s’agit pas de goût mais en fait du résultat de la prise de l’aliment.
Il suffit de comparer notre corps à une usine : les matières premières (les aliments) entrent dans l’usine pour être ensuite introduites dans un grand fourneau. Dans ce fourneau a lieu une multitude de réactions (le métabolisme) et on aboutit ainsi à un produit final. A la fin de cette chaîne de réactions métaboliques, on trouvera soit des acides, soit des bases. J’insiste sur le fait qu’il s’agit du résultat final d’une « mise en contact » d’un élément de notre environnement avec notre propre corps.
Les aliments acidifiants sont les protéines animales (viandes, œufs, poissons, produits laitiers), les céréales, les pâtes, le riz, le pain, les noix, les amandes, les cacahuètes et les boissons de type colas et le sel
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Les aliments alcalinisants sont les légumes, les fruits, les pommes de terre, le soja, les noisettes, les épices, le vinaigre, le petit lait, les jus de fruits, bon nombre d’eaux gazeuses, le café et le vin.
Les aliments neutres sont l’huile d’olive et le sucre.
Il existe une échelle précise et spécifique du pouvoir acidifiant ou basifiant de chaque aliment.
Est-on en équilibre acide-base avec notre alimentation d’aujourd’hui ?
L’alimentation dite moderne fait la part belle aux aliments acidifiants.
Imaginons la balance acide-base :
- sur le plateau de gauche, les aliments acidifiants plus nombreux car plus facilement disponibles, plus rapides à préparer et à cuisiner et souvent moins onéreux.
- sur le plateau de droite, les aliments basifiants ou alcalinisants dont la consommation a peu à peu diminué au fil des siècles car, pour la plupart, ils ne font pas partie de la panoplie alimentaire de l’homme pressé.
C’est donc assez logiquement que nous constatons que ce déséquilibre de la balance se répercute sur l’assiette pour donner finalement un déséquilibre acide-base dans notre organisme.
De plus, cette alimentation moderne acidifiante génère d’autres problèmes que le déséquilibre acide-base lui-même car elle favorise les maladies cardio-vasculaires, le diabète, le surpoids et elle pourrait être impliquée dans la survenue de certaines maladies dégénératives. Toutes ces maladies chroniques sont des « maladies de civilisation ».
Comment fait-on le diagnostic d’état d’acidose latente ?
L’interrogatoire est un élément précieux du diagnostic car le Professeur Thomas Remer de l’Institut de recherche en nutrition infantile de Dortmund en Allemagne a élaboré le PRAL (potential renal acid load).
Il s’agit d’un indice, donc d’un chiffre, qui varie en fonction du contenu en minéraux de chaque aliment et qui traduit le potentiel d’acidité ou au contraire d’alcalinité généré par l’introduction de cet aliment dans l’organisme.
Par ailleurs, on peut utiliser des bandelettes pour mesurer le niveau d’acidité urinaire à condition de répéter les mesures plusieurs fois par jour pendant plusieurs jours.
L’excrétion nette acide est un examen plus précis qui repose sur les urines émises pendant 24 heures et se pratique en laboratoire spécialisé.
Quels sont les dégâts provoqués par l’acidité latente ?
Les observations et les recherches ont montré en premier lieu des dégâts osseux. En effet, notre corps est équipé de systèmes de neutralisation de l’acidité appelés systèmes tampons. Ceux-ci ont pour rôle essentiel de maintenir l’acidité du sang à un taux très stable faute de quoi notre vie serait en danger immédiat.
Lorsque ces tampons sont débordés l’organisme trouve une nouvelle parade : l’os, réservoir de minéraux, va relâcher ses minéraux alcalins (ou basiques) pour neutraliser les acides. De plus, la résorption osseuse par les ostéoclastes est stimulée en milieu acide.
Ainsi, les os vont se déminéraliser petit à petit pour aboutir à l’ostéoporose qui correspond à une perte de structure des os et à un risque élevé de fracture.
Parallèlement à ce phénomène, on assiste à une perte de la masse musculaire car certains acides aminés des muscles jouent également un rôle de neutralisation.
Enfin, on constate plus souvent des calculs urinaires chez les sujets en acidose latente car les reins sont des organes d’élimination des acides.