action non vertueuse
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Le Karma
- Par REGINE DRAIZE
- Le 06/01/2012
- Dans APPRENTI- SAGE
Dans un sens général, la loi de la cause et de l'effet: les actions positives apportent le bonheur, les actions négatives apportent la souffrance.
(litt. « action »), l'acte et l'énergie mentale qu'il engendre; l'acte et son effet. Chaque acte physique, verbal ou mental laisse une empreinte dans le continuum psychique, d'une vie à l'autre, jusqu'à ce que, au contact de certaines circonstances et dans des conditions particulières, cette empreinte « mûrisse » sous l'aspect d'une expérience heureuse ou malheureuse, si l'acte initial a été respectivement positif ou négatif. La façon exacte par laquelle les actes sont plantés comme des graines dans notre esprit, et la manière dont ils vont mûrir et porter leurs fruits ultérieurement au cours de notre existence ne peut être perçu qu'avec la conscience non duelle des Bouddhas et des Bodhisattvas de haut niveau. En pratique, les enseignements sur le karma sont résumés ainsi : « D'actes vertueux découlent des résultats agréables, d'actes non vertueux découle la souffrance ». Vertueux signifie qui aide ou qui est constructif, et non vertueux, ce qui nuit aux autres.
La doctrine du karma obéit à deux lois essentielles:
1) on ne subit jamais les conséquences d'un acte qu'on n'a pas accompli
2) le pouvoir d'un acte ne s'épuise jamais tant qu'il n'a pas produit son effet, à moins qu'il ne soit neutralisé par l'antidote approprié.
Le Karma - Loi de cause à effet« Si vous voulez savoir ce que vous étiez dans les vies antérieures, regardez ce que vous êtes actuellement ; si vous voulez savoir ce que vous deviendrez dans les vies futures, regardez ce que vous faites maintenant » Proverbe Tibétain
Tout acte est le mûrissement d’une cause antérieure et celui-ci aura une conséquence dans le futur. Ce que nous sommes aujourd’hui est le résultat des actes passés et ce que nous effectuons maintenant, déterminera l’avenir. Cette loi de causalité du karma est ce qui conditionne toute notre existence. Cependant, tous ces conditionnements ne sont pas définitifs car nous avons une certaine part de liberté et, quelles que soient les circonstances, il demeure toujours une possibilité de choix. En résumé, il y en a deux : soit de progresser vers la lumière de l’éveil, soit de régresser vers les ténèbres de l’ignorance. C’est la raison pour laquelle nous avons le libre arbitre. Bien que nous soyons prédisposés depuis la naissance, ces propensions ne nous déterminent pas totalement. Il est donc en notre pouvoir de nous libérer ou de nous aliéner.
Tout acte en bien ou en mal, du corps, de la parole et de l’esprit aura une conséquence bonne ou mauvaise, dans cette vie, dans la suivante ou bien après. Il est impossible, à moins d’appliquer l’antidote approprié, que le karma se détruise ou se perde, même après d’innombrables ères cosmiques.
Il existe un très grand nombre d’actes nuisibles, mais on peut les ramener à dix. Trois pour le corps : le meurtre (et le suicide), le vol et l’inconduite sexuelle ; quatre pour la parole : le mensonge, la calomnie, les paroles blessantes et les paroles inutiles ; et trois pour l’esprit : la convoitise, la malveillance et les vues fausses sur la nature essentielle de la réalité. Les dix actes positifs consistent à abandonner les dix actes négatifs. Il s’agit de protéger la vie des êtres animés, de pratiquer la générosité, et d’avoir une conduite éthique, de dire la vérité, de créer l’harmonie entre les gens, de parler de manière pacifique et de tenir des propos sensés ; d’avoir peu de désirs tout en étant satisfait de ce que l’on a, de développer la bienveillance en soi et d’adhérer à ce qui est authentique (loi du karma, réincarnation, etc.).
En bref, il est dit dans le Dharma :
« Sont négatifs les actes engendrés Par le désir, la haine et l’ignorance ; Ils sont la source de toute souffrance et des états d’existence inférieurs. Sont positifs les actes qui résultent de l’absence de désir, de haine et d’ignorance ; Ils engendrent les mondes heureux Et le bonheur dans toutes les vies. »
Évidemment, une personne récoltera inéluctablement le fruit de ses actes et ne pourra pas les transférer à quelqu’un d’autre ; ceux qui sont positifs engendreront le bonheur et ceux qui sont négatifs, la souffrance. Si on peut comprendre cette notion de karma au niveau individuel, il est quelquefois difficile d’admettre que l’on ait à subir les conséquences de certains actes au niveau collectif comme, par exemple : les guerres, les fléaux, les calamités, etc. En fait, le karma collectif est la réunion de multiples karma individuels. On peut le remarquer au niveau des groupes humains qui se réunissent pour des raisons sociales, religieuses, politiques et autres ; plus il y a de gens concernés, plus l’impact est puissant.
Dans la perspective du bouddhisme, il n’y a pas de jugement ultime autre que la loi de rétribution karmique. Le destin n’est pas non plus une fatalité, mais la loi naturelle de cause à effet
Ainsi, à chaque instant de notre vie, nous pouvons transformer notre karma négatif en positif et améliorer encore plus notre karma bénéfique.
La cause et l'effetEn mesurant tout le bénéfice des attitudes positives, on se sent poussé à les nourrir et à en augmenter le nombre. Même si la tâche peut nous paraître difficile, une espèce de volonté spontanée qui émane de l'intérieur nous y conduit. Ce processus d'apprentissage et d'analyse raffermit peu à peu la détermination au changement. À ce stade, le secret du bonheur est entre nos mains. Ce qui amène Lama Samten a parler brièvement du principe de causalité : "Si l'on désire le bonheur, on doit en rechercher les causes, et si l'on ne désire pas souffrir, il faut savoir s'écarter des sources de souffrances. Ce principe de causalité est de la première importance".
Il s'agit de passer en revue les états mentaux que nous connaissons pour les classer en fonction d'un seul et unique critère: mènent-ils ou non au bonheur? Dans ses enseignements, Lama Samten donne en exemple la jalousie et la colère. Il est clair que ces dispositions d'esprit détruisent le socle mental du bonheur. Il suffit, en effet, de nourrir de l'aversion ou de la rancune pour quelqu'un, ou d'être rempli de colère pour que tous nous paraissent hostiles. La place est alors laissée à la peur, à l'inhibition, à l'insécurité et au repli sur soi. C'est la haine qui alimente ces émotions. Au contraire, la gentillesse et la compassion sont salutaires.
Lama Samten ajoute: "Si la compassion, la gentillesse et l'affection vous animent, vous communiquerez bien plus facilement avec les autres. La chaleur humaine permet l'ouverture. C'est alors que l'on découvre que tous les êtres humains sont comme nous, tout simplement". Cette compréhension permet d'être dans des dispositions plus amicales et rend plus facile l'instauration de relations agréables avec les autres. Obtenir le bonheur dépend de ce que nous développons à l'intérieur de nous, et un tel changement ne peut se réaliser que lentement. C'est donc une démarche dont la réalisation peut nous sembler longue, mais c'est cette transformation graduelle qui fera de nous des gens heureux.
Ce processus d'apprentissage qui tend vers les actions positives portera ses fruits. Il suffit de regrouper les conditions propices à son développement, comme on le fait, par exemple, pour celui d'un pommier: avec de l'attention, de la patience, de la persévérance, des connaissances en horticulture et de l'amour, on pourra plus tard se régaler de belles pommes juteuses et éclatantes de santé! Le pommier, grâce à nos soins, sera fort et droit, et produira des fruits succulents, même s'il n'était au départ qu'une graine que nous tenions dans le creux de notre main.
Notre avenir est aussi quelque chose que nous tenons entre nos mains, et il dépend des gestes que nous posons maintenant. Selon que ceux-ci soient bons ou mauvais, nous récolterons ce que nous aurons semé. Nos bonnes ou mauvaises actions influenceront notre aptitude à être heureux dans l'avenir. À prime abord, cela semble raisonnable. Il est facile d'associer tel comportement, bon ou mauvais, avec des dispositions intérieures ayant comme résultat la paix ou les difficultés. Mais en plus d'avoir des répercussions dans la vie présente, ces actions auront des effets dans l'état intermédiaire qui suit la mort et dans la prochaine vie à venir. Tout cela s'inscrivant dans le cycle du " samsara ".
Les 10 actions non vertueusesLe Bouddha a enseigné les 10 actions non-vertueuses pour tracer un schéma concis des actions que nous devrions éviter pour accéder naturellement au bonheur. On dit que se restreindre de ces actions avec la compréhension claire qu'elles sont tout à fait nuisibles permet l'accumulation d'un karma positif, générateur de bonheur.
On les divise selon les 3 portes d'action, c'est-à-dire le corps, la parole et l'esprit.Trois en relation avec le corps
· Tuer: enlever la vie à un être vivant, même celle d'un animal ou d'un insecte.
· Voler: prendre quelque chose à autrui sans son consentement, même de peu de valeur, directement ou indirectement.
· L'inconduite sexuelle: l'utilisation de la force, de la violence, l'adultère ou l'atteinte aux enfants.
Quatre en relation avec la parole
· Mentir: tromper les autres par la parole ou par le geste. Une exception cependant: le mensonge pour sauver la vie.
· Médire: chercher à nuire à quelqu'un en colportant ou en inventant des propos ou des faits.
· Employer des mots blessants: injurier, utiliser des noms d'animaux pour désigner quelqu'un.
· Converser inutilement: perdre du temps en bavardage, temps que l'on pourrait utiliser pour aider les autres.
Trois en relation avec l'esprit
· La convoitise: du simple désir de posséder quelque chose qui appartient à autrui, à l'élaboration de plans afin d'obtenir l'objet convoité.
· La malveillance: souhaiter du mal, vouloir nuire à quelqu'un d'autre par un moyen quelconque.
· Les vues erronées: soutenir ce qui n'est pas ou nier ce qui est vrai, comme affirmer la non-existence de la Loi de cause à effet.
Source: Lama NAMGYAL