Ni chanceuses ni extraordinaires, certaines familles savent rendre heureux leurs membres et ceux qu'elles accueillent. Un art cultivé au quotidien.
[...] "Par toutes sortes de détails, à l'extérieur, mais plus encore à l'intérieur de la maison [...] certaines familles traduisent leur sens de l'accueil et leur volonté d'ouverture aux autres."
Et c'est bien vrai. A regarder de près, l'organisation de l'espace intérieur de ces foyers, il semble que tout soit fait pour que chacun trouve sa place et ce dont il a besoin pour ne pas éprouver un sentiment de gêne ou de timidité.
En fait, dans ces lieux, les biens matériels ne semblent pas avoir grande importance. Même beaux, voire précieux, les objets paraissent être mis là uniquement pour servir et réjouir les sens de ceux qui les approchent. "Effectivement, explique Christophe André, les parents de ces familles au coeur large ont une hiérarchie des valeurs qui privilégie l'être sur l'avoir, les valeurs de respect, de gentillesse, d'attention et de partage. Les valeurs matérialistes comptent moins."
Alors, peu importe s'il règne parfois un joyeux désordre : on déplace un matelas d'une chambre à une autre, parce que ça facilite le papotage et les fous rires avec la copine du week-end, on sort les "beaux verres" pour l'invité impromptu, parce que c'est tellement plus agréable ! Bien sûr, ici comme ailleurs, et même peut-être davantage, il arrive que l'on casse, que l'on salisse, que l'on déchire, mais là, c'est sûr, on n'en fait pas un drame ! "Ce n'est pas grave", "On ne va pas s'en faire pour si peu ", entend-on souvent...
Les hôtes parlent aussi souvent la même langue de la simplicité et de la gentillesse : "Tu reviens quand tu veux ", "Un de plus, un de moins, ça ne compte pas", "Quelle bonne surprise de te voir", "Raconte-moi ce que tu deviens", etc. Nul doute que de telles attentions aident ceux qui les reçoivent. [...]
Veiller à ne pas se laisser gagner par le pessimisme
[...] Pour jouer ces cartes gagnantes, faut-il parfois se déshabituer de certains réflexes tels que : plaintes incessantes, visions pessimistes de l’avenir, pensées négatives et anxieuses. Car devenir heureux, c’est souvent d’abord refuser de devenir malheureux. [...]
Se réjouir des petites comme des grandes choses de la vie pour que chacun découvre qu’elle est un bien infiniment précieux aux ressources infinies… Au fond, n’est-ce pas cet art subtil que maîtrisent les familles dont on dit qu’elles sont heureuses ?
Agnès Auschitzka.