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DIETOTHERAPIE

Comment définir la diétothérapie ?
La nutrition (ou la diététique) est essentiellement basée sur l'importance des calories apportées par les macronutriments alimentaires, les lipides, les protides et les glucides. Elle se limite le plus souvent à un raisonnement simpliste : si vous mangez trop : réduisez vos apports caloriques ; si vous avez trop de cholestérol : réduisez votre consommation en graisses ; si vous souffrez de diabète : évitez de manger sucré. Elle est basé sur la théorie des substances alimentaires qui sont plus importantes que les aliments. On ne mange pas un steak mais une portion de fer, et des antioxydants plutôt que du brocoli. La nutrition oublie que les aliments sont plus que la somme des parties. Et il divise les aliments en bonnes et mauvaises substances alimentaires. De cette façon, les hydrates de carbone ou les graisses deviennent un poison, bien qu'ils soient essentiels pour l'organisme.

La nutrithérapie, par opposition à la nutrition, entend mettre l'ensemble des propriétés contenues dans les aliments ou les compléments alimentaires au service de la préservation de la santé des individus et offrir au traitement médical l'opportunité d'agir avec une plus grande efficacité. Une alimentation adaptée en quantités appropriées est une condition de base dans le maintient de la santé.
"Que ton aliment soit ton médicament, et ton médicament ton aliment" (Hippocrate).

Il est impératif que la plupart des substances alimentaires soit apportée par l'alimentation. Des suppléments servent uniquement en cas d'incapacité ou de déficits prouvés. La nutrithérapie incite ainsi à prendre sa santé en mains, c'est sa force, en préférant une alimentation saine, éventuellement complétée par des suppléments de vitamines ou de minéraux (en particulier leurs formes naturelles, et de préférence sous forme de concentrés alimentaires (wholefood)) et seulement en dernier lieu avec l'aide de médicaments.

La nutrithérapie est basée sur la compréhension des mécanisme biochimiques dans l'organisme, de la biodisponibilité, de la compatibilité et la synergie d'action des micronutriments. Son objectif premier est l'optimalisation des fonctions des cellules, tissus et organes, avec comme finalité la santé du patient. Loin d'être empirique, la nutrithérapie utilise les connaissances de la physiologie et de la biochimie humaines élémentaires et de nombreuses études cliniques récentes démontrent que nombre de ces concepts ont passé avec succès les critères de l' "evidence based medicine" (EBM, médecine basée sur des preuves - prouvée par les méthodes de la médecine factuelle).

Dietotherapie

Ainsi, la nutrithérapie s'inscrit dans une ligne de conduite santé à côté d'autres paramètres pour former ensemble la diétothérapie.

La diétothérapie fait partie d'une approche globale de la santé : la nutrithérapie ne peut être efficace que si elle est utilisée en harmonie avec les autres éléments qui forment l'équilibre de l'organisme : l'oxygénation (exercices physiques suffisants, respiration correcte), l'apport adapté des substrats énergétiques (par une alimentation sans privations ni frustrations), l'élimination (détoxication) et le bien-être (capacité de vivre en harmonie avec son corps et son environnement). En effet, l'alimentation seul n'est pas tout. Les situations de conflits, de traumatismes, de stress au travail... peuvent avoir un impact plus fort sur la santé que le fait de manger un fastfoodburger ou cette margarine malsaine. Si on repousse une pareille situation, on risque d'affaiblir l'organisme au fil des années et de provoquer à terme de nombreuses maladies et affections chroniques.

La diétothérapie, ou l'art de vivre : savoir-vivre, savoir-faire et savoir-être pour un mode de vie conscient.

La diétothérapie, c'est donc l'ensemble des moyens naturels mis à la disposition de l'homme pour garder ou retrouver sa santé. C'est l'hygiène au sens large du mot : l'hygiène du mouvement, l'hygiène du travail, l'hygiène mentale, l'hygiène du sommeil, l'hygiène corporelle, l'hygiène alimentaire...

Or, notre culture médicale ne fonctionne pas sur ce mode. Depuis l'expression "Je pense, donc je suis" de Descartes en 1641, la raison, les mots, l'analyse ont été élevés au-dessus le sentiment, l'émotion. C'est notre problème. Avec l'EBM, nous avons tout fait pour supprimer au mieux toute subjectivité, du patient comme du médecin, grâce au “double aveugle”. Nous oublions d'écouter nos sentiments, nous devons réapprendre à écouter notre corps. Il va donc falloir passer à une approche intégrée (holistique) tenant compte de nombreux paramètres au centre de laquelle se trouvera, non plus le professionnel de la santé, mais le patient (patient-centered approach). Car finalement, c'est lui le plus concerné, c'est lui qui sera amené à bouger, à respirer, à manger, à vivre mieux.

Un déséquilibre au niveau d'un des autres paramètres influencera inévitablement l'ensemble : c'est pourquoi la diétothérapie ne se veut pas moralisatrice maisresponsabilisante par rapport au concept du "capital santé" à préserver ou à potentialiser.

Contrairement à la nutrition qui impose souvent des restrictions alimentaires et entraîne des frustrations, la diétothérapie se veut positive et entend mettre en avant tous les avantages d'un apport croissant d'éléments nécessaires en énergie, pour renforcer la capacité de résister à des maladies, la croissance chez l'enfant ou le développement cérébral in utero...

Aujourd'hui, les raisons qui poussent un patient à consulter un médecin ou un professionnel de la santé, sont souvent liées à la présence de symptômes aspécifiques comme la fatigue, la douleur diffuse, des troubles du système gastro-intestinal, le stress, le sentiment dépressif. Souvent ces symptômes sont présents alors qu'il n'est pas possible de poser un diagnostic de maladie chez le patient et encore moins de lui proposer un traitement efficace et approprié. La mise en évidence, par l'approche nutritionnelle, de troubles fonctionnels du tractus gastro-intestinal comme la maldigestion, la malabsorption, les troubles de la barrière de l'intestin, la dysbiose intestinale, les troubles de la détoxication, permet la mise en place de corrections nutritionnelles qui restaurent efficacement un état de santé optimal chez le patient.

L'approche nutritionnelle est un système qui soigne et rétablit la santé en utilisant uniquement des substances propres, en particulier des substances alimentaires, pour renforcer et équilibrer des processus biologiques (tels que la défense). ll s'agit donc d'une approche préventive et curative. Ce sont pour l'organisme des substances "habituées", directement reconnues et utilisables dans des processus extrêmement compliqués. Sans effets secondaires nuisibles. Les doses utilisées sont adaptées à l'âge et à l'état de santé de la personne à un moment donné.

La diétothérapie se préoccupe également de l'activité de la mitochondrie, la centrale productrice d'énergie de l'organisme, de l'oxygénation, de la respiration, de l'utilisation musculaire... Elle observe les variations métaboliques individuelles, liées au polymorphisme génétique.

La diétothérapie s'occupe donc de la réalité de terrain, parfois difficile à concilier avec l'EBM, parce que les scientifiques ne créent pas de la réalité, ils essayent de la "décrire" le mieux possible sur base de connaissances acquises (faits prouvés). Mais sachons que cette description ne sera jamais complète, les quelques pièces manquantes du puzzle peuvent à tout moment faire échouer l'analyse utilisée 

Il y a une confusion dans les esprits entre science, les sciences exactes, la méthode scientifique. Il n’y a pas de lien étroit entre ces 3 notions.
- la science est l’ensemble des connaissances, réelles ou fausses.
- les sciences exactes sont les domaines où l’homme a acquis des connaissances qui ont été confirmées par l’observation ou la reproduction des résultats. C’est le cas de la physique ou de la chimie. En médecine, il y a des îlots de science.
- la méthode scientifique est le processus par lequel l’homme acquiert des connaissances sur la manière dont fonctionne le monde par observation de ce qui s’y passe. Les faits ont toujours raison. En pratique, l’homme émet des hypothèses, des théories, sur ce qu’il observe dans la nature et vérifie si elles se confirment ou non.

Les études illustrant l’intérêt des mesures hygiéno-diététiques dans la prévention des affections cardiovasculaires sont nombreuses.
D’aucuns rétorqueront que tout ce qui n’est pas randomisé et contrôlé ne tient pas de l’Evidence Based Medicine (EBM). Evaluer l’impact de plusieurs aspects du style de vie sur l’incidence des infarctus p. ex. est toutefois difficilement concevable dans le cadre d’études randomisées, eu égard au nombre important de sujets qui serait nécessaire, aux coûts et aux aspects éthiques, sans oublier l’impossibilité de mettre en place des conditions de double aveugle ou encore les problèmes posés par un crossover vraisemblablement marqué et une observance probablement très relative. Est-ce une raison suffisante pour réfuter les résultats observés? Selon D. Mozaffarian, l’Evidence Based Medicine doit intégrer tous les types d’évidence scientifique, en tenant compte des forces et des faiblesses de chacune .

En bref, la diétothérapie donne les moyens aux techniques médicales et thérapeutiques d'agir au mieux en optimisant les fonctions de l'organisme. La diétothérapie s'inscrit donc aussi bien dans une approche préventive que curative.

Mais celui qui est motivé par la volonté de préserver son "capital santé" ou de le potentialiser, doit comprendre qu'il est le premier à être en charge de sa santé et que les autorités médicales ou politiques ne sont après tout que des instruments qui peuvent tout au plus lui donner des indications de solutions ou des outils. Des propositions qui peuvent aider dans le choix du meilleur traitement, des voies alternatives, des attitudes permettant de diminuer la consommation médicamenteuse et, éventuellement, si on le désire, y mettre un terme.

Il ne pourra jamais y arriver seul sans l'aide de professionnels détenteurs de l'information et des techniques, à savoir les médecins, les pharmaciens, les diététiciens en collaboration avec d'autres professionnels de la santé bien formés tels que kinésithérapeutes, physiothérapeutes, psychothérapeutes...

De l'Antiquité à nos jours, ce qui fait le bon thérapeute, sont les quatre règles latines suivantes : 

1-Primum non nocere : d'abord ne pas nuire. Un thérapeute cherchera toujours la solution qui convient le mieux au patient dans la situation où il se trouve, y compris de l'envoyer chez un médecin si son analyse l'exige. 

2-Vis medicatrix naturae : la nature recèle son propre pouvoir de guérison. Le corps du patient détient des solutions pour le guérir. Le travail du thérapeute est de faciliter ce travail d'autoguérison. 

3-Tolle causam : il faut remonter à la cause. En travaillant sur la cause de la maladie (par exemple un environnement délétère), on aura plus de chances de bien soigner le patient. 

4-Docere : enseigner. Le thérapeute est un guide qui accompagne le malade sur le chemin de la guérison.

Parce que l'Homme doit apprendre à vivre. Il lui faut des années pour apprendre à tirer son plan. Mais grâce à ce pouvoir d'apprentissage, il est génétiquement capable de s'adapter à n'importe quel environnement (tandis que d'autres espèces sont limités à leur environnement naturel). Apprendre pour mieux interagir avec son environnement. Afin de faciliter sa tâche, l'Homme a développé la langue, comme instrument, et ensuite des moyens pour envoyer (TamTams ---> Wifi) et pour stocker de l'information (l'écriture ---> USB).

En bref, les objectifs :
1- optimiser l'ensemble des fonctions physiologiques
2- éviter la diminution des réserves fonctionnelles en nutriments
3- freiner l'apparition des pathologies associées au vieillissement
4- prévenir les maladies liées aux déficiences/excès en nutriments
5- soutenir des traitements médicamenteux sur le plan d'efficacité, de sécurité et d'effets désirables
6- maximaliser le potentiel global de l'organisme, tant aux niveaux physique qu'intellectuel

La diétothérapie n'est pas une pseudoscience mais une protoscience ("fringe science"). La protoscience est une vraie science, in statu nascendi. Ce n'est pas le cas pour la pseudoscience. La protoscience est décrite comme un domaine scientifique qui en est à l'étape de la formulation, souvent par manque de recherche scientifique suffisante, et qui pourrait par la suite voir certaines de ses propositions établir des bases d'une nouvelle science ou au contraire être rejetées.

En tout cas, les éléments de base de l'intervention diétothérapeutique incluent plusieurs recommandations sur l'alimentation, l'exercice et le style de vie qui individuellement ont été bien validés scientifiquement. La diétothérapie est donc un complément réalisable et potentiellement efficace aux soins médicaux habituels.

Source: http://www.zoelho.com/

 

 

 

 

 

regime diétothérapie